Glenna Goldis, une avocate états-unienne et militante pour la protection des personnes LGB est l’autrice de cet article. Elle a gracieusement accepté de nous laisser traduire et publier sur notre site certains de ses articles, notamment celui que vous vous apprêtez à lire. Nous tenons à préciser qu’elle n’a cependant pas pu valider la correction, n’étant pas elle-même francophone.
L’autrice a vu l’impact de la croyance en l’identité de genre sur la communauté lesbienne – un nombre affolant de femmes lesbiennes et bisexuelles ont transitionné socialement et médicalement ces vingt à trente dernières années aux États-Unis. Elle a donc décidé d’enquêter sur ce phénomène et a développé une vraie expertise au sujet de l’histoire de la médecine du genre depuis les années 60 et sur l’aspect légal du transactivisme.
Alors qu’elle écrivait auparavant sous pseudonyme (Unyielding Bicyclist), Glenna Goldis a décidé d’écrire à visage découvert depuis octobre 2024, au risque de sa carrière. Cela lui permet d’intervenir sur la scène médiatique mais aussi de s’organiser avec ses pairs dans sa profession pour lutter contre la propagation de l’identité de genre dans les lois et décisions de justice, ce qui a des impacts négatifs concrets sur la protection et les droits des femmes, des mineur·es et des personnes LGB.
Point sur le vocabulaire
L’anglais étant une langue plus synthétique que le français, il est parfois difficile de traduire certain·es termes et expressions sans avoir recours à de longues périphrases. Nous avons donc parfois fait le choix d’une traduction littérale afin de ne pas alourdir le texte. Certains termes employés peuvent aussi porter à confusion, notamment en raison du vocabulaire employé par le militantisme LGBTQ+, queer, ou transféministe qui tend à s’imposer dans les débats. Nous partageons donc avec vous, ci-dessous, un court glossaire pour expliciter les termes utilisés dans cet article en plusieurs parties.
Nous mettrons un astérisque après chaque première utilisation d’un mot défini dans notre glossaire afin que vous puissiez directement passer à la lecture de l’article, si vous le souhaitez. Vous n’aurez qu’à vous référer au glossaire si vous n’êtes pas certain·e de la signification du mot précédé d’un astérisque.
Affirmation (d’une identité transgenre) : pratique consistant à approuver, encourager et valider l’identification d’une personne à une identité qui n’est pas celle de son sexe.
Critiques du genre : nom générique donné à toutes personnes militant contre le dogme de l’identité de genre (voir notre article à ce sujet).
Dysphorie de genre : terme inventé en 1973 pour désigner le malaise persistant ressenti par certaines personnes vis-à-vis de leurs caractéristiques sexuelles et de leur non-conformité aux attentes sociales vis-à-vis de leur sexe (c’est-à-dire les normes de genre : un garçon se doit d’être masculin et une fille féminine sous peine d’être sanctionné·e et mis·e à l’écart). La dysphorie de genre est officiellement devenue un diagnostic médical quand elle a été intégrée dans la cinquième édition du manuel diagnostic de l’American Psychiatric Association (DSM‑5), publié en 2013. Ce terme remplace ceux de « transsexualisme » et « trouble de l’identité de genre ».
Identité transgenre : cf Personne transgenre
Iels : troisième personne du pluriel incluant femmes et hommes sans appliquer la règle du masculin qui l’emporte sur le féminin (un homme et mille femmes = ils). Si ce mot peut heurter des personnes n’ayant pas l’habitude de le lire, nous vous assurons que l’on s’y fait.
Médecin·ne du genre : tout personnel médical travaillant dans le domaine de la médecine du genre. Les métiers les plus représentés sont la psychologie et psychiatrie, l’endocrinologie et la chirurgie. Médecinne est le féminin du mot médecin que nous avons choisi d’utiliser dans cet article, pour des raisons de commodité. Il existe également le mot médecienne.
Médecine du genre : tout le champ médical dont la vocation est « d’affirmer » l’identité déclarée des patient·es et d’effectuer des transitions médicales par des interventions hormonales et chirurgicales.
NdT : abréviation de « note de la traductrice ». Cela signifie que la note de bas de page a été rédigée par la traductrice et n’existait donc pas dans le document original. La traductrice prend donc toute la responsabilité si une erreur a été commise dans ces notes.
Thérapeute : personne pratiquant une thérapie d’ordre psychologique (psychologue, psychiatre ou psychanalyste).
Transactivisme : mouvement militant prétendant lutter pour les droits des personnes « transgenres », groupe caractérisé par le fait de revendiquer une identité qui n’est pas celle de leur sexe. Attention, toutes les personnes « transactivistes » ne sont pas transsexuelles et ne revendiquent pas forcément elles-mêmes une identité transgenre.
Personne transgenre ou trans : personne revendiquant une identité qui n’est pas celle de son sexe (homme ou femme transgenre, non-binaire, genderqueer et bien d’autres encore).
Transsexuel·le / personne transsexuelle : personne qui cherche à passer pour un membre de l’autre sexe et qui, pour cela, a eu recours à des interventions médicales (hormones, chirurgies). Un homme transsexuel est un homme ayant effectué une transition médicale afin de passer pour une femme. Une femme transsexuelle est une femme ayant effectué une transition médicale afin de passer pour un homme.
Transitionneur / transitionneuse : personne ayant eu recours à une transition médicale pour passer pour un membre de l’autre sexe. Nous utilisons ce terme à la place de transexuel·le quand nous ne disposons pas d’informations sur la ou les personnes et ne pouvons donc pas savoir si cette personne a, par la suite, détransitionné. Ce terme inclut donc toutes les personnes ayant eu recours à une transition médicale dans leur vie, quelle que soit leur situation actuelle.
Transition : la transition regroupe tous les actes visant à se faire passer pour un membre de l’autre sexe ou d’entraîner une confusion quant au sexe de la personne (barbe + voix grave + seins par exemple). La transition sociale consiste, le plus souvent, à changer de nom, à changer la mention de sexe sur les papiers administratifs et à annoncer une identité fausse à son entourage. La transition médicale regroupe toutes les interventions médicales ayant pour vocation de modifier les caractéristiques sexuelles secondaires de la personne (chirurgies des organes génitaux, de la poitrine, des traits du visage, prise d’hormones, ou, au contraire, inhibition de la production de certaines hormones, etc.).
Détransition : regroupe tous les actes, médicaux ou non, visant à réintégrer socialement sa propre classe de sexe. La personne peut arrêter la prise d’hormones ou de bloqueurs d’hormones, avoir recours à de nouveaux actes médicaux (implants mammaires pour les femmes, double mastectomie pour les hommes, par exemple) ou encore changer son prénom et ses papiers d’identité.
Désistement : abandon de l’identification à une identité transgenre avant tout processus de médicalisation. La personne a, le plus souvent, effectué une transition sociale auprès de ses proches, voire auprès d’institutions.
Mieux vaut une personne trans hétéro qu’un gay ou une lesbienne
Imaginez si les personnes noires subissaient de façon disproportionnée des amputations de leur pénis et de leurs seins – la gauche y verrait, à juste titre, un scandale. Aujourd’hui, je vais traiter, avec la gravité qu’elle mérite, la question de pourquoi des thérapeutes* aident les personnes homosexuelles à abîmer ainsi leur corps.
La médecine du genre* induit des effets secondaires sévères sur les corps. Ces interventions sont objectivement nocives. Les thérapeutes se rendent complices de ces mutilations et préjudices physiques quand iels* signent les courriers d’adressage pour la chirurgie de leurs patient·es et « affirment* » leur identité trans*. Bien que certain·es assurent que ces interventions à risque sont nécessaires pour prévenir des tentatives de suicide, cette assertion n’est soutenue par aucune preuve fiable.
Cet article examine les actes et propos de plus d’une douzaine de thérapeutes influent·es et de trois institutions majeures dans le domaine de la santé mentale : l’American Psychiatric Association, l’American Psychological Association et le Gender Identity Development Service (GIDS) du Royaume-Uni. J’établirai leur diagnostic à la fin.
Les patient·es
Les lesbiennes représentent seulement 2 % des femmes et pourtant, au cours du XXe siècle, presque toutes les transitionneuses* étaient lesbiennes. Le docteur du genre* danois Christian Hamburger rapportait, au milieu du siècle, qu’une des raisons principales évoquée par les femmes recherchant ses services était de pouvoir épouser leur compagne. Les transitionneuses attirées par les hommes étaient « hyper rares » selon Ray Blachard, sexologue ayant pratiqué des « thérapies de genre » de 1980 à 1995 dans une clinique de Toronto.
Parmi les jeunes filles britanniques reçues en 2012 par le Gender Identity Development Service (GIDS), plus de 90 % déclaraient être attirées par des filles. Une étude néerlandaise de 2011 a constaté que plus de 95 % des filles désirant être des garçons depuis l’enfance jusqu’à l’adolescence ressentaient de l’attirance envers les filles. Sur les 70 jeunes dont la puberté a été bloquée lors de l’essai clinique aujourd’hui connu sous le nom de « protocole hollandais » (Dutch protocol, 2006), 62 étaient homosexuel·les, et un seul, un garçon, affirmait être hétérosexuel. De nos jours, mêmes des lesbiennes plus âgées consultent en masse des chirurgiens esthétiques pour des opérations de « masculinisation du torse » ou « torsoplastie », c’est-à-dire des doubles mastectomies.
Les lesbiennes et les gays veulent changer de sexe parce qu’iels sont isolé·es, mal renseigné·es, mal à l’aise avec le fait d’être différent·es, traumatisé·es par du harcèlement ou d’autres violences homophobes, exposé·es à une contagion sociale dans leur « communauté », parce qu’iels cherchent à étendre leur choix de partenaires potentiel·les, ont été ciblé·es par des prédateurs sexuels ou encore, parce qu’iels se détestent.
Toutes les personnes trans* ne sont pas homosexuelles. Il y a aussi des fétichistes, au moins depuis Einar Wegener. Des personnes souffrant de délires mentaux ont aussi eu recours à des chirurgies de réassignation sexuelle. Dernièrement, une plus grande diversité de profils parmi les jeunes diagnostiqué·es (ou se diagnostiquant) avec une « dysphorie de genre* » est apparue, dont des personnes sur le spectre de l’autisme et des victimes de violences sexuelles. Cette « dysphorie de genre » apparaît généralement à la suite d’un endoctrinement à l’école ou en ligne. Cependant, dans cet article, je me concentre sur les gays et lesbiennes quel que soit leur âge – un groupe social particulièrement sensible à l’influence de la propagande autour du changement de sexe.
Question : est-ce qu’iels s’identifient comme trans parce qu’iels sont homosexuel·les ? Est-ce que ça devrait nous inquiéter ? Voici les réponses fournies ces dernières décennies par des thérapeutes travaillant dans le domaine de la médecine du genre.