27 juin 1869 – 14 mai 1940

Emma Goldman

Nous fêtons le 27 juin, la naissance d’Emma Goldman, intellectuelle anarchiste russe de la première moitié du XXe siècle. Sa pensée radicale, libertaire et féministe nous inspire encore aujourd’hui.

Ses livres, ses articles et ses conférences abordent une pluralité de sujets impressionnante : la prison, l’athéisme, la répression étatique, la liberté d’expression, le militantisme, le mariage ou encore l’homosexualité.

27 juin 1869 – 14 mai 1940

Emma Goldman

Nous fêtons le 27 juin, la naissance d’Emma Goldman, intellectuelle anarchiste russe de la première moitié du XXe siècle. Sa pensée radicale, libertaire et féministe nous inspire encore aujourd’hui.

Ses livres, ses articles et ses conférences abordent une pluralité de sujets impressionnante : la prison, l’athéisme, la répression étatique, la liberté d’expression, le militantisme, le mariage ou encore l’homosexualité.

Emma Goldman nous incite à rejeter les rapports humains fondés sur le profit, qui nuisent au bien-être des individu·es, et qui permettent les logiques de domination, mais aussi à comprendre le soulèvement de l’opprimé·e. De même, elle est pour nous une figure inspirante de libre pensée et d’irrévérence, de courage, de persévérance malgré les nombreuses incarcérations qui ont suivi ses engagements. Sa radicalité nous rappelle que l’égalité dans un système injuste n’est pas souhaitable, et que nous devons le renverser tout entier.

« La politique est d’abord le reflet d’un monde économique dont les devises sont : « il vaut mieux prendre que donner », « achète à bas prix et revends le plus cher possible ! », « l’union corrompue fait la force ». Il ne peut y avoir de liberté, dans le sens large du terme, ni de développement harmonieux, aussi longtemps que des considérations d’ordre commercial ou mercantile jouent un rôle important dans la conduite des individus. Emma Goldman, La liberté ou rien : Contre l’État, le capitalisme et le patriarcat (Anthologie) »

La liberté ou rien : Contre l’État, le capitalisme et le patriarcat (Anthologie), 2021.

Bien qu’elle ne partage pas la revendication de la première vague du féminisme en faveur du droit de vote, Emma Goldman ne cesse de porter des revendications résolument féministes, qui annoncent la deuxième vague, ainsi qu’un réel souci d’intégrer les femmes dans la philosophie anarchiste. Pionnière sur la question des naissances, elle est une farouche défenseuse de la contraception et de l’union libre, et considère la maternité comme un esclavage. Elle dénonce l’institution du mariage, qui ne représente alors qu’un arrangement économique.

« Les défenseurs de l’autorité craignent l’avènement d’une maternité libre, de peur qu’elle ne leur vole leurs proies. Qui ferait la guerre ? Qui produirait la richesse ? Qui ferait le policier, le geôlier, si la femme se refusait à faire des enfants au hasard ? La race ! la race ! crie le roi, le président, le capitaliste, le prêtre. La race doit être préservée au prix de la dégradation de la femme réduite à l’état de simple machine (à enfanter), et l’institution du mariage est notre seule soupape de sécurité contre le pernicieux éveil sexuel de la femme. »

De la liberté des femmes, (Conférences 1906 – 1911).

Enfin, elle nous rappelle quelque chose d’important, que nous, féministes, sommes aussi susceptibles d’oublier en ces temps :

« Puisque le plus grand malheur des femmes a été d’être considérées ou bien comme des anges ou bien comme des démons, leur véritable salut réside dans le fait de les faire revenir sur terre, c’est à dire de les considérer simplement comme des êtres humains et par conséquent comme sujettes à toutes les folies et les erreurs humaines. »

De la liberté des femmes, (Conférences 1906 – 1911).

En effet, nous n’idéalisons pas Emma Goldman et sommes conscientes des limites de son engagement féministe, notamment certains propos sur la responsabilité des femmes quant à l’éducation des hommes, qui semblent assez durs, mais nous lui sommes reconnaissantes pour les pensées précieuses qu’elle a su nous transmettre.