La dark romance ou comment
préparer la sujétion des femmes

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Suite à la parution de l’étude Les jeunes français et la lecture1, réalisée par ipsosfrance avec le Centre national du livre, nous apprenons qu’un genre est particulièrement populaire chez les adolescentes (16 – 19 ans) : la dark romance. Une information inquiétante lorsque l’on sait qu’elle banalise la violence à l’encontre des femmes.

Qu’est-ce que la dark romance ?
La dark romance est un genre littéraire mettant en avant, dans une écrasante majorité, des femmes soumises, souvent par la force, à des hommes qui les dominent physiquement, psychologiquement et surtout sexuellement.
On peut identifier les prémices de ce genre dans le roman libertin2, qui avait une volonté de libération des mœurs, mais la dark romance telle qu’elle est à l’heure actuelle trouve surtout ses fondations dans les années 2010. Le succès mondial de 50 nuances de Grey écrit par E.L James et publié en 2012, où il est question d’une relation basée sur la domination et le bondage, aura en grande partie contribué à l’essor du genre. Largement plébiscitée par les utilisatrices et influenceuses de la plateforme Tiktok, notamment sur Booktok3, la dark romance est aujourd’hui très populaire, notamment chez les adolescentes comme l’indique l’étude susmentionnée.
Viols, meurtres, agressions, séquestrations, humiliations, harcèlement … tout est permis et, surtout, tout est romantisé.
Prenons pour exemple deux extraits des résumés des romans les plus populaires en ce moment :
Il est intéressant de noter que la plupart de ces ouvrages, mettant en scène un homme violent et dominateur avec une femme qui sera forcée à se soumettre, sont majoritairement écrits par des femmes. S’il m’est aisée d’imaginer pour quelles raisons des jeunes (et moins jeunes) femmes peuvent être attirées par la romance dite conventionnelle, celle mettant en scène de vaillants guerriers et preux chevalier, après avoir été biberonnées aux histoires de princes charmants, je ne comprends pas à quel moment le prince charmant s’est transformé en agresseur violent mais séduisant. Le passage de « ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants » à « elle n’avait pas le choix, elle était sa chose » est brutal. Ça me laisse pantoise. Je ne peux m’empêcher de faire le lien entre plusieurs phénomènes, même si ce ne sont que des suppositions personnelles. Pas plus loin qu’au siècle dernier, des images INA4 en sont encore les témoins, il était courant, commun et accepté que les femmes soient frappées et violées dans le cadre de leurs relations conjugales.
À l’heure actuelle, ces comportements, bien qu’existants toujours, sont officiellement prohibés et parfois punis (plus ou moins sévèrement, je vous l’accorde). Je m’interroge donc sur l’apparition de fantasmes liés à la violence : serait-elle en partie due à l’interdiction de celle-ci ?
Si je peux me permettre une réaction toute personnelle, j’ai la sensation que plus on essaye d’interdire la violence envers les femmes, plus des groupes tentent de les ancrer dans les mentalités par des portes dérobées ou d’autres moyens tels que la pornographie, certains articles issus de presses dites féminines ou encore.. la dark romance. Le viol conjugal n’est pas autorisé ? Faisons fantasmer les femmes sur les rapports sexuels forcés. Battre sa femme n’est plus considéré comme une preuve d’amour ? Introduisons et normalisons le BDSM5 dans les relations. Bien que ces perspectives soient intéressantes à développer, ça ne répond pas à mon interrogation : pourquoi ce sont des femmes qui écrivent principalement de la dark romance ? Pourquoi des femmes auraient-elles envie d’écrire et de propager un fantasme dans lequel elles sont des proies ? Certains militants masculinistes adeptes de l’idée du « mâle alpha » me répondraient que c’est parce que la nature des femmes est d’être soumises et à la disposition d’un homme. Mais je ne suis pas convaincue par cette idée car, si la soumission était naturelle pour les femmes, il n’y aurait pas besoin de milliers de sermons dans les sociétés patriarcales pour rappeler aux femmes de se soumettre, car la nature n’a pas besoin de rappels pour suivre son cours.
J’ai la sensation que la pop culture, les dessins-animés, l’éducation… ont ancré dans l’esprit des filles et femmes qu’elles sont de petites choses fragiles à sauver et à protéger et que leurs fantasmes liés à la violence des hommes envers les femmes naissent d’une intégration profonde de ce schéma. Ces fantasmes sont ensuite entretenus aussi bien par des auteurs que des autrices, mais dans des genres différents. La romance étant un genre écrit presque uniquement par des femmes, il n’est finalement pas surprenant que la dark romance le soit aussi.
Une fiction trop proche de la réalité
Dans un monde où les violences faites aux femmes ne seraient pas courantes et où les violences sexuelles ne seraient pas massivement répandues, ces lectures, vues comme des chimères ou fantasmes marginaux et irréalistes, ne poserait pas tellement problème. Ils interrogeraient seulement la moralité des personnes contribuant à rendre ces livres publics tout en ciblant de jeunes lectrices.
La réalité est tout autre :
  • En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire.
  • En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 74 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques commises par leur conjoint ou ex-conjoint, est estimé à 321 000 femmes.
  • En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 74 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles est estimé à 217 000 femmes (il s’agit d’une estimation minimale).
  • Dans 49 % des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime. Dans 21 % des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint qui est l’auteur des faits6.
Et ces chiffres ne représentent que la France. Dans le monde, les violences envers les femmes sont encore nombreuses et plurielles. Ce que vivent les héroïnes de dark romance ne sont ni des fantasmes, ni des histoires fictives. Des millions de femmes l’ont vécu et d’autres le vivent ou le vivront encore. Il est donc intéressant de s’interroger sur les raisons qui poussent à présenter comme une romance ce que les militant·es féministes dénoncent au quotidien. La popularisation de ce genre a de quoi inquiéter.
Peu de contrôle, aucune prévention ou presque dans ces livres disponibles partout sans contrôle de l’âge, l’accès à la dark romance est très simple et rien ou presque n’est fait pour freiner les futur·es lecteur·ices ni même pour les prévenir. Certaines vidéos, certains articles font de la sensibilisation sur le sujet mais, face à l’ampleur du contenu en faveur de ces écrits, ce n’est, à mon sens, pas encore suffisant.
Pourquoi est-ce dangereux ?
Ce qui traumatise des millions de femmes est présenté, par la dark romance, comme une chose romantique et désirable.
Il vous a kidnappé ? Il est très amoureux.
Il vous suit et vous espionne chez vous ? Quel homme passionné !
Il tue tous les hommes qui ont des relations avec vous car vous êtes « la sienne » ? Il sait vous protéger.
Avec de tels raisonnements, on peut vite assimiler que les violences sexistes et sexuelles sont de l’amour. Ce n’est pas sans rappeler les vieux dictons comme « s’il te bat, c’est qu’il t’aime ! ». Bien sûr, ce sont des jeunes femmes qui sont les réelles destinatrices de ces lectures, puisque la majorité des lecteurs sont des lectrices. Selon l’étude d’ipsosfrance-CNL¹, de 6 à 19 ans, 74 % des filles lisent pour leur loisir contre 50 % des garçons. Par ailleurs, les lecteur·ices de romance en général, y compris de dark romance, sont également en grande majorité des filles¹..
On assiste là à une forme de romantisation et érotisation de comportements nocifs et violents, qui en viennent à faire rêver certaines jeunes femmes, principales lectrices du genre, alors mêmes qu’elles pourraient en être victime.
Un conditionnement de masse

Comme mentionné plus tôt, la dark romance est aujourd’hui largement répandue par la faute des réseaux sociaux comme Tiktok qui, par le biais de ses « tendances », a vu florir pléthore de contenus mentionnant ou glorifiant la dark romance.

Pour exemples :
  • Les vidéos qui, sur fond de musiques romantiques, vont citer des passages des livres les plus connus, majoritairement des passages explicitement sexuels et malsains, tout en présentant ça comme quelque chose de désirable.
  • D’autres qui montrent des jeunes femmes fantasmant sur des criminels/mercenaires/membres de gang comme idéal amoureux.
  • Certaines qui illustrent des moments où l’homme doit « prendre/garder/reprendre le contrôle », souvent en s’affirmant sexuellement.
  • Des jeunes filles mineures qui montrent comment lire de la dark romance sans se faire remarquer par leurs parents (avec notamment l’utilisation du pass culture).
  • De plus en plus de fantasmes sur « l’asphyxie érotique », autrement dit le fait d’être étranglée, qui non seulement peut tuer mais cause des dommages parfois irréversibles sur le fonctionnement du cerveau. Certaines qui illustrent des moments où l’homme doit « prendre/garder/reprendre le contrôle », souvent en s’affirmant sexuellement.
  • Des publicités récurrentes entre deux vidéos pour des histoires avec « un mâle alpha » qui vous choisit comme étant sa chose et vous incite à cliquer pour avoir la suite de l’histoire.
Les exemples sont très nombreux et, suivant le principe du réseau, sont repris et repostés massivement par d’autres jeunes, voire très jeunes femmes. Et bien sûr, si vous souhaitez montrer votre mécontentement, vous contribuez à la popularité de ce type de contenu. Plus la vidéo est commentée et partagée, mieux elle sera référencée grâce à l’algorithme. Si vous faites une vidéo qui dénonce ces phénomènes, vous nourrissez également les hashtags associés, ce qui les rend plus populaires. Interagir avec ce contenu, que vous l’aimiez ou le détestiez, le favorise de toute façon.
Des jeunes femmes, dont beaucoup sont mineures, sont donc exposées sur les réseaux sociaux ainsi que dans leurs lectures à des comportements violents physiquement, psychologiquement et sexuellement tout en intégrant petit à petit l’idée que c’est « sexy », désirable quitte à parfois avouer en vidéo, face au monde, que leur rêve est « de vivre une dark romance dans la vraie vie ». Si l’une d’entre elles me lit, je peux vous garantir que lorsque mon ex-compagnon a tenté de me violer c’était tout sauf séduisant ou plaisant.
À l’instar de la pornographie, en plus d’être potentiellement addictif, ce genre de contenu tend à une distorsion de la réalité des relations femmes/hommes et induit inévitablement un rapport biaisé où chacune des parties se sent dans l’obligation d’avoir un statut « dominant » ou « dominé ». Et face à l’habitude et la lassitude liées à une grande consommation de ces lectures, certaines lectrices demandent explicitement que les violences aillent encore plus loin, trouvant la dark romance « mainstream » trop douce à leurs yeux.
Le risque majeur est que certaines de ces jeunes filles, grandes consommatrices du genre, pourraient non seulement être attirées mais aussi normaliser différentes formes de violences, notamment sexuelles, qu’elles pourraient vivre par la suite, en partie à cause d’un biais cognitif nommé « l’effet de simple exposition7 ». Décrit pour la première fois en 1876 et popularisé par Robert Zajonc, ce biais cognitif se caractérise par une augmentation de la probabilité d’avoir un sentiment positif envers une personne, un objet, un lieu, un discours simplement en raison d’une exposition répétée. Par conséquent, plus nous sommes exposé·es à un stimulus et plus il est probable qu’on l’aime. Comme par exemple avec une musique que nous n’aimons pas et, qu’à force d’entendre, nous finissons par aimer. Ou dans le cas de cet article, plus des jeunes femmes s’exposent à des violences sexistes et sexuelles présentées comme séduisantes, plus il est probable qu’elles aient tendance à apprécier, voire idéaliser, ce type de fonctionnement relationnel.
Quelles sont les solutions ?
Évidemment, les personnes qui souhaitent défendre le genre, ou une forme de totale liberté dans le choix des lectures, diront que si le public est majeur et averti, ça ne pose aucun problème. À l’heure actuelle, beaucoup de contenus tendent à propager l’idée qu’aucun fantasme (appelé « kink ») ne peut être malsain et ne doit être jugé. Ce n’est pas mon point de vue puisque la réalité est toute autre. Même majeure, une femme exposée à ce type de contenu n’a pas obligatoirement la capacité d’avoir un recul suffisant pour que cela n’impacte pas ses relations et sa vie sentimentales et/ou sexuelle. Dans tous les cas elle sera confrontée au biais de simple exposition. Par ailleurs, comme nous l’avons vu, ce ne sont pas nécessairement des personnes majeures qui lisent de la dark romance mais plutôt des jeunes filles en pleine construction de leur sexualité qui n’ont, pour certaines, ni le recul nécessaire ni la capacité à comprendre pleinement l’impact de ce qu’elles peuvent lire.
La dark romance n’est pas une fiction comme les autres, puisqu’elle reprend les violences faites quotidiennement aux femmes et les rend séduisantes. Alors quelles sont les solutions ? Bannir complètement ce genre ? Mettre une limite d’âge ? Si bannir complètement un genre me paraît inenvisageable du point de vue de la liberté d’expression, sécuriser les mineur·es me semble en revanche être une priorité.
Pour cela, il faudrait :
  • Réduire au maximum l’accès à ces ouvrages par le biais d’une limite d’âge (comme dans le cas des jeux vidéos) avec un contrôle avant achat. Cela n’endiguera pas totalement le phénomène mais pourrait permettre le freiner, surtout pour les moins téméraires.
  • Afin que les romans ne soient pas feuilletés pas des mineur·es, les ouvrages de dark romance pourraient être systématiquement mis sous blister comme c’est le cas de bande dessinée érotiques et de quelques rares romans. Cela permettrait aussi aux libraires d’avoir une indication sur le public auquel doit être vendu ces ouvrages.
  • Faire de la prévention auprès des libraires et bibliothécaires qui, en plus d’avoir affaire aux jeunes, auront aussi affaire aux parents. D’après certains témoignages, les parents sont souvent envoyés en librairie chercher de la dark romance sous prétexte « d’une lecture scolaire » et achètent sans avoir connaissance du contenu de ces livres.
  • De même, un contrôle du contenu favorisant et romantisant les relations nocives et violentes sur les réseaux sociaux serait également un bon début, via par exemple une facilitation du signalement, un retrait temporaire de la plateforme des contenus signalés tant qu’ils ne sont pas contrôlés, le retrait total des publicités pour des contenus violents et érotiques, etc. Cette utilisation de l’algorithme éviterait la mise en avant de contenus sexualisés vers les comptes de personnes mineures.
  • De plus, une note de prévention en première page du livre accompagnée d’un baromètre des violences semblent indispensables pour informer les lectrices, y compris celles qui sont majeures, que ce qu’elles lisent n’est en aucun cas souhaitable dans la réalité puisque ce sont des violences.
J’écris tout cela parce qu’il se trouve que je me sens particulièrement touchée par le sujet. À l’âge de 15 ans j’ai lu 50 nuances de Grey. J’ai pu l’acheter dans une librairie sans aucun autre frein que le regard un peu méprisant et désapprobateur de la libraire qui ne m’a pourtant pas arrêtée. Après tout, plusieurs de mes copines lisaient cette saga et adoraient ! L’une de mes amies avait même lu les trois livres plusieurs fois tellement elle les trouvait géniaux. Ce dont je ne me suis pas rendue compte tout de suite, c’est que ça a ancré en moi une vision très spécifique de la sexualité, une accoutumance aux contenus pornographiques parmi les plus violents (envers les femmes uniquement), et des fantasmes qui auraient pu faire de moi une proie à certains moments. Pourtant, j’étais une jeune fille « très mûre pour mon âge », assez alerte sur différents sujets, et j’avais conscience d’une part des violences que subissaient les femmes. Sauf qu’en avoir conscience ne suffit pas.
Le féminisme m’a aidé à remettre en question ce qui a été pendant plusieurs années les fondements de ma sexualité. Mais on ne se débarrasse pas facilement de ce qui vous a construit à un moment donné, d’autant plus lorsque ce moment est l’adolescence, une période fondatrice. Alors que 50 nuances de Grey me paraît très soft à côté de la dark romance publiée à l’heure actuelle et sachant quelles peuvent être les conséquences sur les jeunes et moins jeunes femmes, mon inquiétude, voire ma terreur, à l’idée que ce phénomène ne soit pas endigué m’ont poussée à rédiger cet article.

Avant de vous quitter, j’aimerais vous montrer quelques avis publiés sur Booknode et Babelio par des jeunes femmes à propos d’ouvrages de dark romance populaires :

Ce livre a bouleversé une partie de mon être, il m’a rendu addicte et dépendante de cette histoire et de ses personnages.
Super kidnapping et romance !! 
🖤🤍 
J’ai adoré ma lecture mais je m’attendais a du plus dark…hâte de lire la suite !
Je reste choquée de ce tome 1, malgré les tw8 je ne m’attendais pas à ça…
J’ai ADORÉ cette lecture. Alors ça fait peut être de moi quelqu’un de psychopathe je vous l’accorde. Néanmoins j’aime de plus en plus les dark romances
Mon deuxième en dark romance de la même autrice de Capitve et VRAIMENT ouwa ! Là j’ai ce que je n’avais pas dans Captive, c’est à dire un méchant plus présent ! Une belle pépite a lire

Johanna.

Recommandation de lecture :

Qui n’a jamais jubilé devant la vengeance sanglante de Breatrix Kiddo dans Kill Bill ? Fondu devant la rencontre d’Allie et Noah dans N’oublie jamais ? Ri aux éclats devant Friends ? Chanté à tue-tête devant Grease ? À travers l’archétype du bad boy, les scénarios balisés des comédies romantiques, la profusion de baisers « volés », et même les dessins animés de notre enfance, ce livre nous plonge dans les eaux troubles de la pop culture pour révéler comment la fiction influence insidieusement nos comportements et nos relations amoureuses. En analysant les rouages de la narration, l’autrice démystifie nos fascinations et idées reçues, et met à nu les dynamiques toxiques qui s’étalent sur nos écrans. Comment les films et les séries parviennent-ils à nous faire apprécier des comportements douteux, voire illégaux, y compris dans la vie réelle ? Comment nous inculquent-ils qu’il est normal d’aimer avoir mal ou qu’on nous fasse du mal ? Comment nous apprennent-ils à désirer la violence ? Un essai percutant, émaillé d’exemples précis et ponctué d’analyses de spécialistes (historiennes, scénaristes, linguiste, psychanalyste, sexologue…), qui invite à une réflexion profonde et audacieuse sur les violences sexistes et sexuelles qui se cachent sous le vernis de nos divertissements préférés.

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1 Étude ipsosfrance et CNL disponible " target="_blank">ici.


2 Le roman libertin est un genre littéraire du XVIIIe siècle mêlant érotisme et anticléricalisme, suivre ce lien.


3 « Booktok » est la communauté qui s’est créée autour du livre sur la plateforme Tiktok et qui aujourd’hui influence le monde du livre. En apprendre plus ici.


4 Archives INA, disponible ici.


5 Le BDSM, pour Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sadisme et Masochisme, est un ensemble de  pratiques sexuelles qui implique une relation de pouvoir entre les partenaires.


6 Suivre ce lien.


7 Quelques articles sur l’effet de simple exposition : premier lien, deuxième lien. troisième lien.


8 Un avertissement au public, un traumavertissement ou un trigger warning en anglais est un avertissement, généralement écrit, qui prévient qu'un contenu pourrait redéclencher le traumatisme psychologique d’une personne.

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